Pourquoi j'ai rejoint Action & Démocratie

Avant la folie Covid qui a ravagé notre société, je n'étais membre d'aucune organisation syndicale. Je n'aimais ni leurs revendications, ni leur manière de râler dans le désert de manière permanente. Bien que certains collègues m'aient conseillé de me syndiquer « pour faire avancer ma carrière et m'aider dans les mutations », je n'ai pas voulu de ce système là.

Après l'année du confinement, j'ai changé d'école. Je suis arrivé dans un établissement réputé d'une grande ville de province. Je n'ai pu enseigner que 20 jours. En effet, le port du masque ayant été rendu obligatoire assez rapidement, je n'arrivais pas à enseigner dans ces conditions. Malgré la production d'un certificat médical, j'ai été poussé par l'inspecteur à prendre « librement » un arrêt maladie sous la menace d'une suspension administrative. J'avais en effet, été le seul à avoir simplement émis quelques réserves concernant cette obligation (seul sur un établissement comptant près de 100 professionnels). Or, je n'avais pas compris que dans cet établissement, les choses étaient établies comme suit : marche ou crève ! J'avais osé contester le zèle de la directrice qui nous demandait le port du masque au-delà de ce que le décret prescrivait.

La chose n'a pas manqué : au jour et l'heure de la fin de mon arrêt, l'inspecteur m'attendait pour des questions « RH ». Comprendre : pendant mon absence, l'ensemble de mes collègues, de la direction ainsi que de plusieurs parents avaient écrit au rectorat pour se plaindre de mon travail. Tout y passait : déformations, rumeurs, mensonges, calomnies, bêtise... Un véritable dossier pour détruire ma carrière. Et, bien évidemment je n'étais au courant de rien ! Personne n'avait pris la peine de m'avertir de quoi que ce soit ni de me poser la moindre question et mes collègues refusaient de me répondre.

Qui m'a défendu dans cette affaire qui a duré des mois et, qui, au niveau juridique n'est pas terminée ? Action & Démocratie. Et ils ont agi dans mon établissement privé sous contrat, alors que cela n'était pas dans leur ADN. Mais ils ont vu la violence et le mépris par lequel j'ai été traité, juste parce que j'ai posé les mauvaises questions et été allé contre les habitudes de l'établissement (au niveau pédagogique également).

Ils ont agi de manière incroyable. Ils m'ont écouté, conseillé, soutenu. J'ai obtenu un soutien technique et humain inimaginable. Ils se sont penché très sérieusement sur cette affaire et sans eux, je ne sais pas aujourd'hui où j'en serais personnellement, familialement et professionnellement. Même lorsque je ne suivais pas leurs conseils, ils continuaient de m'écouter et de m'assister, me laissant rigoureusement libre de mes choix. D'un strict point de vue financier, leur aide a été incomparablement supérieure à ce que j'ai pu obtenir de mon avocat qui m'a fait payer horriblement cher ses conseils juridiques.

Ce que je continue d'apprécier à Action & Démocratie, c'est leur réflexion profonde et différente sur les problèmes de fond qui rongent notre système éducatif actuel. Ils ne sont pas dans une opposition rigide avec la hiérarchie institutionnelle, malgré les nombreuses défaillances de celle-ci. Non, ils cherchent à comprendre les dérives de l'institution et ses lâchetés. Leur revue « le pari de l'intelligence » en est l'émanation visible.

A tous les collègues qui liront ceci, je ne peux que vous encourager à ne pas baisser les bras devant l'effondrement que vous constatez partout dans votre métier. Cessez de râler et de désespérer, agissez et rejoignez un syndicat différent !

Samuel Landon - 5 octobre 2022